Monday, August 14, 2017

Civilisé désormais disponible

Painting by Norman J. Olson


J'ai écrit les premiers textes du recueil civilisé en 2005 sans savoir à l'époque qu'ils  seraient réunis dans ce recueil. Entre 2011 et 2015, je n'ai quasiment écrit qu'en anglais et j'ai publié 5 recueils en anglais toujours disponibles (Maore, From Mayotte [Lapwing Publishing], Carmine Carnival [Lazarus Media], Twelve Times Thirteen [Barometric Pressure -- Kind of A Hurricane Press], The Loss [Flutter Press] et Crossing Puddles [Robocup Press] tous écrits entre 2011 et 2014 et publiés en deux ans) et deux en français (Etranges anges anglais et Post Mayotte Trauma [mgv2>publishing] toujours disponibles)

Il m'a fallu faire pause et je n'ai pour ainsi dire rien publié et encore moins écrit depuis la fin de l'année 2015 jusqu'à maintenant. (Je viens juste de proposer quelques textes à des revues américaines dont un poème écrit ce mois-ci que je couvais depuis près d'un an).
Civilisé, renoue avec la noirceur des débuts, un style plus directs, des images aussi fortes que dans Les chants du malaise mais avec vingt ans de plus de maturité.

J'ai choisi une toile de mon ami Norman J. Olson avec lequel j'ai collaboré longtemps pour la revue mgversion2>datura et les éditions mgv2>publishing, qui en dit long et qui fait écho à l'état d'esprit dans lequel ces poèmes ont été écrits: un homme ventru, vieillissant, nu, plutôt déprimé, pâle, à terre, mais pas encore terrassé, toujours homme, ou viril, si l'on veut.

Ce recueil est disponible depuis le 1er juillet. 7€ frais de port inclus. Pour plus de détails me demander par mail wruhlmann@gmail.com


Extraits

L'immigrée

Tu veux parler des hommes et de leur queue tendue,
c'était il y a longtemps.
Cette instabilité,
douter toujours de tout,
c'était encore hier

La goutte d'eau a chu,
les vases ont débordé.
Ventre mou, ventre nu, la raison s'est enfuie ;
elle a quitté la zone.

Cherche encore un peu plus le besoin de bouger,
de hisser haut les voiles,
décoller, tout détruire,
pour tout recommencer.

L'autre fois, souviens-toi, tu parlais de Zelda.

Combien d'enfants bâtards a-t-elle eu depuis lors ?
Elle a fait de ta vie un bordel illusoire,
un chaos sans limite, sans coupure, sans même le savoir.

Si tu la croises un jour,
dans la rue, ou la nuit,
gifle-la,
elle saura dire pourquoi.

*****

Bons baisers d'Euphor

Sur le pavé, je voyais des formes étranges apparaître.
La tête de Spartacus
ou celle, plus enivrante, plus moderne aussi,
d'Actarus.

Les princes
qu'ils viennent de Thrace ou d'Euphor
ont toujours hanté mes matinées glacées,
mes nuits chavirées.

Plus tard
- beaucoup plus tard -
c'est par leurs rires que je me suis senti le plus entamé.

Les princes ont toujours eu la gorge ouverte
et les yeux ébahis
au lit.

Je voyais leurs ailes grandir
au même rythme que leurs sexes
qui s'étalaient autour de moi
un peu partout
en moi
sur moi
dans mes yeux et dans les nuages.

Je m'envolais aussi
loin de ce nid
pour rejoindre
en rêve
dans la salle de bain
les coloriages imaginés,
les petits graviers incrustés,
aux formes des princes bienheureux,
aux formes de princes ténébreux.

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